La Chute des mondes III - Etat de Guerre I by Alexis Aubenque

Auteur:Alexis Aubenque [Aubenque, Alexis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
Éditeur: Space Opéra
Publié: 2014-03-03T03:00:00+00:00

***

Quand les étoiles illuminèrent la voûte céleste, Stewart et Helen marchèrent jusqu’à une maison isolée. Hormis les rumeurs de la ville dans le lointain, aucun bruit suspect ne se faisait entendre.

Stewart s’approcha lentement de l’habitation et regarda par une fente d’un mur délabré. Il attendit quelques instants avant de faire signe à Helen que tout allait bien.

Aux aguets, Stewart ouvrit la porte et pénétra dans la maison. Il traversa la modeste pièce et ouvrit avec une infinie lenteur un coffre à habits. Il fouilla et trouva ce qu’il cherchait.

Helen avait suspendu son souffle. Malgré l’obscurité, elle venait d’apercevoir un homme et une femme qui dormaient dans un lit à moins d’un mètre de Stewart.

Un des dormeurs émit un raclement de gorge et se retourna sur sa couche.

Stewart s’immobilisa, prêt à bondir. Les secondes semblèrent durer une éternité. Helen serra les poings et pria pour que le couple ne se réveille pas.

Quand il fut suffisamment rassuré sur l’état de leur sommeil, Stewart continua sa fouille et ressortit avec le tribut de sa chasse.

Un peu à l’écart, il donna un sari à Helen, ainsi que des juti pour se chausser.

Stewart se débarrassa de ses propres vêtements pour enfiler ceux de l’homme. Quant à Helen, pour compléter sa tenue, elle se drapa la tête dans un voile pour cacher sa chevelure dorée. Avec de la chance, personne ne s’apercevrait de son origine britannique.

- Pourquoi risquez votre vie pour me sauver ? lança Helen.

- Parce que j’ai promis que je veillerais sur vous, répondit-il avant d’ajouter. Je suis un homme d’honneur, mademoiselle O’Neill.

Un soulagement profond envahit le cœur d’Helen.

- Mon père a toujours su bien s’entourer. Sachez que j’insisterai pour que vous soyez rétribué bien plus que ce qu’il vous a promis.

Stewart la regarda droit dans les yeux.

- Je ne travaille pas pour l’argent, mademoiselle.

Helen rougit et s’excusa. Le silence se fit pesant.

- Peut-être, mais cela ne changera rien à ma décision, vous n’aurez qu’à offrir cette somme à ceux qui en ont besoin, dit-elle tout de même.

Stewart ébaucha un sourire. Puis il se retourna vers l’océan.

- Nous avons encore une petite marche à faire avant d’être en sécurité.

Ils dévalèrent le flanc de la colline, puis traversèrent la ville. Tous les habitants étaient enfermés chez eux en train de dormir. Ils atteignirent le port, et Stewart les entraîna sur un ponton auquel était arrimé un petit voilier.

Il grimpa à son bord et passa dans la cabine. Helen attendit sagement qu’il en ressorte.

- C’est bon, tu peux monter, dit-il tout en allant défaire les amarres.

Helen sauta dans l’embarcation et aida Stewart à lever la voile. Un faible vent soufflait sur l’océan.

Le voilier prit de la vitesse et quitta le port en toute discrétion. Bientôt l’île de Dravidie ne fut plus qu’une tache sur l’horizon.

- Je vais chercher s’il n’y a pas quelque chose à manger, dit Helen quand elle se sentit suffisamment rassurée.

- Non, laissez-moi y aller.

Il alla dans la cabine et en ressortit avec des chapatti, et une bouteille de vin du Maharashtra.

- Désolé, mais notre hôte n’était pas un buveur d’eau.

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